La transformation numérique rabat les cartes, bouscule les marchés, modifie les comportements et bouleverse nos sociétés. Les usages se sont rapidement répandus insidieusement en quelques années. Le digital, ou numérique en français, comprend les technologies web, les médias sociaux, les objets connectés et les imprimantes 3D.
Les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives) nous font la promesse de l’amélioration de l’humain, pour une vie meilleure et plus longue. Les Transhummanistes (mouvement philosophique techno geek) sont à la recherche de la vie éternelle.
L’accélération de toutes ces technologies commence à nous laisser entrevoir un monde plus proche de la science fiction que celui sur lequel on s’est construit (issu du 20eme siècle). On parle de 3ème (parfois 4ème) révolution industrielle et celle-ci devient de jour en jour de plus en plus perceptible. En termes de marchés, les entrepreneurs se voient brandir la menace d’une ubérisation de leur secteur.
Le numérique n’existe pas, il est partout !
Chacun utilise régulièrement le numérique qui s’est dissout dans nos vies. La fracture générationnelle s’estompe, aujourd’hui les retraités font partie des plus gros utilisateurs d’internet. Par contre, dans l’entreprise et dans la vie publique, le numérique est quasiment absent malgré quelques gesticulations. Beaucoup font comme si rien n’avait changé ou plutôt comme si le numérique était un « truc » en plus, voire un gadget. Pourtant la note « Economie numérique » publiée par le Conseil d’analyse économique (CAE) le 22 octobre 2015, explique selon ses quatre auteurs — Nicolas Colin, Augustin Landier, Pierre Mohen et Anne Perrot – qu’il ne faut pas chercher à réguler le secteur du numérique, car un tel secteur n’existe pas ! Le numérique est partout.
Au niveau d’un individu, puis d’une organisation, avoir une bonne culture digitale ne signifie pas nécessairement savoir utiliser les technologies. En effet, qui aujourd’hui ne sait pas utiliser son smartphone ou un ordinateur ? Pire, bon nombre d’utilisateurs assidus ont une certaine défiance quant au numérique. Tout en consultant leurs mails et leur page Facebook certains vous diront qu’ils sont très méfiants.
La culture digitale demande d’intégrer 5 points fondamentaux.
La culture digitale commence déjà par des compétences techniques.
Au delà de la maitrise des outils communs, il est fondamental d’intégrer de nombreuses compétences pour acquérir cette fameuse culture numérique.
Elle se situe bien au delà de la maitrise des outils technologiques. Elle passe déjà par une bonne compréhension des mécanismes : comment ça marche ? Qu’est-ce que le code ? Comment sont structurées les données, les contenus, quelles sont les phases d’une production digitale…
Cette étape est un préalable indispensable sans pour autant nous permettre de dire que l’on dispose d’une bonne culture digitale. L’essentiel est ailleurs, dans la compréhension globale des modifications induites par le digital ; comprendre que c’est l’homme qui est au centre de la démarche. L’homme dans l’entreprise à travers son organisation, l’homme dans la société civile et l’homme utilisateur final qui envisage ses interactions comme une expérience.
La culture digitale demande de revoir les compétences organisationnelles.
Les rapports de force ont changé : la structure hiérarchique pyramidale laisse place à une structure horizontale où l’information est immédiate, omniprésente, les décisions sont évaluées et parfois contestées. L’usage des technologies fait évoluer les individus plus vite qu’ils ne le pensent. Comprendre au sein de l’entreprise qu’il est nécessaire de mettre en place une organisation souple avec des objectifs clairs tout en responsabilisant les équipes autour d’un projet est nécessaire. Les entreprises libérées, voire responsives, en supprimant les échelles hiérarchiques, ont une productivité toujours supérieure aux autres et un climat social apaisé. Il s’agit de lisser les processus décisionnels en donnant le pouvoir au « vrais acteurs » et en les impliquant plus dans leur projets.
La culture digitale suppose une remise en cause individuelle.
Pour anticiper et éviter de se faire dépasser, concurrencer au risque de disparaître, il est important de comprendre qu’il faut être prêt à pivoter, ne pas rester figé sur ses acquis face à la déferlante, savoir prendre la vague et la surfer.
Deux axes fondamentaux pour faire évoluer son état d’esprit :
- Une démarche lean fondée sur une approche expérientielle (itérative) dans le but d’atteindre l’excellence opérationnelle
- Aiguiser son appétit pour la connaissance et l’apprentissage, avoir envie de se former.
Indispensable d’intégrer l’utilisateur au centre de la démarche.
Le digital replace l’utilisateur au centre de la démarche. Le marketing digital ne doit plus se contenter de voir l’utilisateur comme un segment, la « ménagère de moins de 50 ans » ,mais comme un individu ayant des besoins, des contraintes, des valeurs et des aspirations. En appréhendant ses besoins, en s’y adaptant et en lui proposant le service et la meilleure expérience qu’il attend celui-ci adhérera d’autant plus facilement. C’est le facteur clé de réussite de plateformes comme Uber, AirBnb et Blablacar.
Prendre conscience de la proposition de valeur.
Au final, c’est concrètement la valeur qui fera la différence : faire mieux, moins cher, plus simple, plus fluide et plus personnalisé. C’est l’aboutissement de la transition numérique, continuer à croitre en captant la multitude (et non la masse); et pour les meilleurs être capable d’aller au delà et déployer une boucle de valeur. Celle-ci a été théorisée par Henri Verdier “où tout prend place dans un tout cohérent, entièrement pensé autour de la qualité de l’expérience utilisateur, et où la valeur d’ensemble est difficile à segmenter”. La réussite des plus puissantes entreprises numériques est très souvent corrélée à la boucle de valeur qu’elles ont mis en place. C’est à dire proposer la meilleure expérience à leurs clients en leur offrant tout ce dont ils ont besoin tout en captant le plus de ressources possibles.
Les points à retenir :
Le numérique est partout, complètement dissout dans nos usages quotidiens celui-ci n’est pas encore appréhendé dans la vie publique et dans l’entreprise.
La culture digitale nécessite d’intégrer :
- Des compétences techniques
- Une approche différente de l’organisation
- Une remise en cause de ses savoirs
- Une démarche centrée autour de l’utilisateur
- La valeur comme finalité
Une bonne culture digitale permettra d’anticiper les changements induits par la transition numérique pour mieux s’adapter et savoir évoluer.