Un modèle managérial hiérarchique de l’entreprise qui a créé le capitalisme
Depuis le début du capitalisme et de la première révolution industrielle, l’entreprise s’est structurée sur des modèles hiérarchiques, de forme verticale. Ronald Coase (1937) est le premier à fournir une réponse à la question de Robertson (1928) : « Pourquoi émergent dans l’océan de la coopération inconsciente des îlots de pouvoir conscient ? ». A l’âge de 27 ans dans « The Nature of the Firm », Coase explique que l’existence de l’entreprise hiérarchisée vient des coûts qui existent sur le marché. On appelle ces coûts, les coûts de transaction ; quand une entreprise recours au marché, la gratuité n’existe pas. Ce coût lié au recours au marché explique la frontière entre une firme et le marché.
Pour Coase, l’organisation verticale comme forme d’agencement sur un marché non gratuit permet d’optimiser ses différents coûts, son temps et réduire l’incertitude des marchés en internalisant certaines activités. Mais cette internalisation de la production à des limites étant donné qu’une entreprise à une taille critique pouvant impacter sévèrement sa profitabilité interne. Une firme doit donc son existence dans ses choix d’internaliser ses activités ou externaliser grâce au marché.
Un mouvement de transformation secoue un capitalisme en perte de vitesse depuis 2007
Le théorème de la firme de Coase a su expliquer l’existence d’une entreprise profondément verticale et un management hiérarchique à cause de périodes où la production industrielle était la plus importante. Aujourd’hui la tertiarisation de l’économie avec la généralisation du salariat dans une société où les services ont pris une place essentielle est en train de profondément évoluer et de progressivement laisser place à une nouvelle organisation de la vie et du travail avec le secteur quaternaire.
Le capitalisme est par essence mouvant et évolutif, la société salariale n’aurait jamais pu être une fin en soi. L’accumulation de richesses n’est pas un processus linéaire, l’économie de marché est par essence fluctuant fait d’innovations radicales et de destruction créative.
La productivité des entreprises à partir d’une certaine taille critique est décroissance, l’innovation et les talents sont devenus le « nouveau sang » du capitalisme managérial qui est en train de devenir un capitalisme de la connaissance, de la transparence et de l’immatériel.
Un nouveau management digital et un empowerment salarial à l’origine de structures agiles
La nouvelle société digitale fait face à une difficulté pour impliquer ses salariés. La motivation est le seul moyen pour transformer une vision ou une stratégie d’entreprise en réalité concrète. L’engagement des salariés est à la base de la transformation des entreprises en organisations plus agiles et libérées.
Pour que cette vision d’entreprise soit connue et accepté de tous, le numérique est le meilleur moyen pour rendre ce message audible. Le développement d’une plateforme en interne est un premier pas pour plus de collaboration et pour développer un vivre ensemble qui permettront de concrétiser une stratégie. L’outil digital importe peu, seul le dialogue aidé par les outils numériques à la disposition des entreprises importe.
La communication et le partage d’information à l’intérieur de l’entreprise sont les nouveaux moteurs de la performance d’une entreprise. Une vision stratégique d’une entreprise n’est rien si elle n’est pas partagée aux managers et opérationnels. Grâce à ces nouveaux outils numériques en entreprise chacun aura des pistes d’améliorations et objectifs vers lesquels tendre pour concrétiser une vision ou une stratégie d’entreprise à 3-5 ans.
Plus grand sera le nombre des collaborateurs à partager de l’information, plus une stratégie d’entreprise sera efficace et moins le rôle du management sera de sanctionner ou de délibérer les points, cela coulera de source. L’entreprise libérée promeut cet empowerment salarial afin de libérer la créativité et de promouvoir l’open innovation. La prise de parole par tous les participants d’une entreprise est salutaire pour une auto-amélioration continuelle de la structure. Pour que cela puisse se faire, le vrai défi est de développer dans une organisation, la culture numérique.
L’émulation des talents et la concrétisation des objectifs stratégiques sont à portés de main. Le numérique permet ce partage de connaissances et de compétences dans des organisations qui doivent répondre à des niveaux de transparences toujours plus importants. Les entreprises libérées doivent donc trouver le juste milieu entre empowerment et management des talents pour que le contrôle ne pénalise pas la créativité et inversement, ce qu’on appelle la responsivenes.